3/10/2024 – Rosh Hashana 5728
Jeudi 3 oct. 18h30

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Belvédère de Belleville – 27 rue Piat – Paris 20ème.

ROSH HASHANAH 5785
Dans le cadre d’une initiative lancée par l’International Jewish Collective for Justice in Palestine, la Mission populaire est invitée par l’Union juive française pour la paix (UJFP) et Tsedek à partager Rosh Hashanah 5785. Elle choisit d’y répondre positivement avec joie et gravité.
En représailles à l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas contre des civils juifs israéliens le 7 octobre 2023, la violence inouïe de l’offensive de l’armée israélienne dans la bande de Gaza a tué plus de 40.000 personnes dont de très nombreux enfants et semé la désolation sur ce petit territoire surpeuplé. Avec le soutien d’organisations chrétiennes qui encouragent la violence la plus brutale au nom d’un messianisme dévoyé, elle plonge les populations palestiniennes dans une situation dramatique alors que les colons déchaînent leurs exactions en Cisjordanie. Et un grand nombre d’otages israéliens restent prisonniers du Hamas.
Il est urgent que la création d’un état palestinien prévu dans la résolution de l’ONU de 1947 voi
t enfin le jour et que la région retrouve la paix. Il est temps que là aussi, comme le dit notre Charte, « la justice remplace l’oppression, l’équité remplace l’exploitation, le partage remplace le pillage, la dignité remplace le mépris ».
La Mission populaire évangélique est sensible aux échos de cette situation dans certains quartiers où elle est implantée. Elle salue le courage de l’UJFP et de Tsedek de dire en tant que juifs leur solidarité avec le peuple palestinien et d’affirmer leur refus des politiques colonialistes et nationalistes des gouvernements israéliens. Elle considère que cette initiative peut permettre le dialogue et la rencontre dans la richesse de nos diversités culturelles et religieuses.
À la suite de Jésus de Nazareth qui rejoignait les exclus, la Mission populaire s’est portée sur les frontières : celles du monde ouvrier éloigné des églises, des enfants juifs cachés par le pasteur
Jousselin et les éclaireurs unionistes de la Fraternité de la Maison verte pendant la seconde guerre mondiale, des communautés LGBTQIA+ rejetées par les églises, des agnostiques et des non-croyants en recherche d’une spiritualité non dogmatique, des milieux populaires relégués dans les banlieues, des migrants rejetés et brutalisés par les politiques criminelles de l’Europe…
Les organisateurs de ce Rosh Hashanah 5785 mettent en avant la belle idée de DoyKayt, l’Ici-té: s’enraciner dans sa terre natale et revendiquer le droit d’y vivre. Elle fait écho à l’histoire de la Mission populaire. Cette histoire nous oblige et tresse l’histoire de nos luttes avec celles et ceux qui souffrent.
Nous aimons le symbole choisi pour ce Rosh Hashana 5785 de la Grenade, fruit de Palestine. Profondément ancré dans la culture paysanne ses grains sont mangés lors de cette fête. Ses pépins vivent en communauté et cohabitent en son sein, unis, prenant la forme des autres en mûrissant. Les raisins deviennent sucrés, les figues mûrissent et la grenade s’ouvre pour révéler son cœur. Il est alors temps de laisser les grains s’étreindre puis se libérer de leur enclave.
Cette image illustre nos interdépendances et les liens qui libèrent. Elle nourrie notre espérance. Que l’intelligence et la fraternité seront plus fortes que la division et la haine. Qu’aujourd’hui sur l’ancienne terre de Palestine les peuples trouvent le chemin du dialogue et de la paix qui seule leur permettra d’y vivre ensemble dans la justice et l’égalité. Que la vie sera toujours plus forte que la mort, ce que manifeste pour nous la Bonne nouvelle (qui se dit évangile en grec) de la résurrection.
Nous sommes heureux de contribuer à ce Rosh Hachana 5785 qui voit des militants politiques juifs pour la justice sociale et l’émancipation se réapproprier et renouveler leurs traditions spirituelles, des personnes juives, ici, dire leur solidarité avec les palestiniens, là-bas, et avec d’autres spiritualités, ici. Notre place est aussi sur cette frontière pour la voir devenir lieu de rencontre, d’enrichissement et d’émancipation.

Comité national de la Mission populaire évangélique de France,
Paris,
le 27 septembre 2024.

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