Manifeste pirate
Samedi 16 nov. 19h30
Présenté par la Compagnie Pirate
Depuis quelques années, il semblerait que les personnes trans soient devenues un sujet d’intérêt populaire : cinéma, télévision, Internet… et même au théâtre. Pour le meilleur, ou pour le pire ? Bien souvent, la parole des personnes, quand elles ne sont pas complètement absentes des représentations qu’on en fait, n’est pas au centre de la conversation…
Pour y remédier, ce soir sur scène, trois pirates. Ils ne sont pas seuls puisqu’à leurs côtés se trouvent des esprits magnifiques, de celles et ceux qui ne peuvent pas venir à l’abordage de ce lieu, du théâtre, dont les esprits d’ancêtres lumineux. Ils portent ainsi l’héritage de celles et ceux qui ont lutté avant, qui ont jeté les premières briques. Qui par la révolte ont tracé des chemins pour les générations de pirates à venir. Qui ont inscrit dans les temps une histoire collective, politique.
Trois porte-voix pour poser la question de la transmission de cette histoire, de ces histoires, des voix riches et authentiques qu’habituellement on oublie, qu’on exclue ou qu’on exploite. Venu.e.s pirater les scènes de théâtre sursaturées de récits de vie spectaculaires de « transformations », de regards compatissants sur des personnes dans « le mauvais corps » qui « cherchent à devenir » autre chose, de déguisements obscènes, de pathologisation, de réductions à un concept, à une esthétique… pour y prendre la parole sans avoir à demander l’avis de qui que ce soit, en brouillant les ondes.
Trois pirates et tant d’autres en esprit navigant à travers ces fragments de textes : de récits de vie atomisés et déracinés qui se cherchent une communauté de destin, on tend à tisser une histoire commune pour y puiser la force de dire ce qu’il y a à dire aujourd’hui, de demander justice pour les humiliations, les déshumanisations, les morts. Recevoir et donner ; et résister toujours. Faire résonner des mots à soi et des mots à nous, lancer des mots comme d’autres ont lancé des briques.
Tout un équipage de pirates avec comme outil d’émancipation la mémoire, l’Histoire, pour mettre la main sur une parole trop longtemps confisquée, pour s’offrir de nouvelles perspectives, pour passer de sujet parlé à sujet parlant ; paré.e.s pour le combat, pour l’aventure, pour l’exploration ; bien décidé.e.s, elleux aussi, à laisser une trace.
< retour