Jacques Rancière, élève de Louis Althusser, participe en 1965 à Lire le Capital avant de se démarquer de son ancien professeur à l’École normale supérieure de Paris. En 1974, il écrit La Leçon d’Althusser, qui remet en cause sa démarche. À la fin des années 1970, il anime avec d’autres jeunes intellectuels comme Joan Borell (Jean Borreil), Arlette Farge, Geneviève Fraisse, le collectif Révoltes Logiques qui, sous les auspices de Rimbaud, remet en cause les représentations du social traditionnelles et fait paraître une revue, Les Révoltes logiques.
Parallèlement, il se penche sur l’émancipation ouvrière, les utopistes du XIXe siècle (notamment Étienne Cabet) et commence à voyager régulièrement aux États-Unis. De ce travail naîtra sa thèse d’État parue en 1981 sous le titre : La Nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier.
Un peu plus tard, dans Le Philosophe plébéien, il rassemble des écrits inédits de Louis Gabriel Gauny, ouvrier parquetier et philosophe. Au milieu des années 1980, il s’intéresse à un autre personnage peu conventionnel : Joseph Jacotot qui au début du XIXe siècle remit radicalement en cause les fondements de la pédagogie traditionnelle. Cette étude donnera lieu à une biographie philosophique : Le Maître ignorant, dans laquelle il pose le postulat de l’égalité des intelligences. Il s’intéresse ensuite à l’ambiguïté du statut du discours historique dans Les Mots de l’histoire (ouvrage qui ne put, pour des raisons de dépôt légal, paraître sous le titre initialement prévu par l’auteur, Les Noms de l’histoire). À la fin de cette période, Rancière, qui est également cinéphile, proche des Cahiers du cinéma, explore les liens entre esthétique et politique. Courts voyages au pays du peuple, sous la forme de trois nouvelles philosophiques est le premier ouvrage directement consacré à ce sujet.
(source Wikipedia)