Cameroun, Côte d’Ivoire
Vendredi 28 nov. 19h

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🇨🇮 Le 25 octobre 2025, les Ivoiriens et Ivoiriennes ne se sont pas déplacé-es en masse pour voter pour un président. Le scrutin, privé des candidats d’opposition Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, a débouché sur la réélection sans surprise d’Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011alors que la constitution n’autorise que deux mandats de cinq ans. L’argument de la préservation de la stabilité est parfois brandi pour ce pays qui panse encore les plaies de sa « guerre civile » (2002 – 2011), au cours de laquelle l’armée française a tiré à balles réelles sur des manifestant-es qui demandaient son départ – un crime totalement impuni. Si la rétrocession de la base militaire permanente d’Abidjan en janvier 2025 a alimenté l’illusion d’un recul français, la coopération n’a pas cessé. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’un des rares pays africains où la valeur des exportations françaises progresse sur la dernière décennie, et la France demeure son premier investisseur direct.

🇨🇲 Le Cameroun subit depuis 1960 une dictature néocoloniale féroce incarnée depuis 1982 par Paul Biya. Le 27 octobre 2025, la huitième «élection» du nonagénaire a été validée par la Cour Constitutionnelle, malgré des suspicions de fraude et de vives contestations populaires. Le premier bilan de la répression fait état de centaines d’arrestations et de dizaines de morts… par des militaires formés et équipés entre autres par la France. Depuis 2014, le Traité sur le commerce des armes de l’ONU (TCA) ratifié par Paris interdit pourtant d’exporter des armes si ces dernières risquent d’être utilisées contre des civil-es. La France, deuxième partenaire commercial du pays, a simplement appelé « tous les acteurs à la retenue et à un dialogue constructif permettant de ramener la paix »…

Alors que le silence des autorités politiques et médiatiques françaises se fait assourdissant sur la complicité de la France dans l’écrasement de la voix des peuples ivoirien et camerounais, l’association Survie propose de faire un point sur les situations pré et post-électorales dans ces deux régimes incontournables de la Françafrique. Avec les regards de :

Augusta Epanya, militante de l’Union des populations du Cameroun (UPC)-Manidem, coordinatrice de la Dynamique Unitaire Panafricaine.

Patrick Belinga Ondua, journaliste (Afrique XXI), chercheur à l’Université d’Antwerp & au CERI – Sciences Po Paris. Il a soutenu sa thèse à l’Université de Genève, « Gouverner le mécontentement au Cameroun. Politiques du logement et construction de l’hégémonie à Yaoundé, 2000-2020 ».

David Mauger, membre de Survie, co-auteur de Un pompier pyromane – L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara (coll. Dossiers noirs, éd. Agone-Survie, 2018)

Entrée libre.

Apéro de clôture.

Lieu accessible PMR sauf toilettes

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